“Hé quoi ? vous ne ferez nulle distinctionEntre l'hypocrisie et la dévotion? Vous les voulez traiter d'un semblable langage,Et rendre même honneur au masque qu'au visage,Égaler l'artifice à la sincérité,Confondre l'apparence avec la vérité,Estimer le fantôme autant que la personne,Et la fausse monnaie à l'égal de la bonne ?Les hommes la plupart sont étrangement faits !Dans la juste nature on ne les voit jamais ;La raison a pour eux des bornes trop petites ;En chaque caractère ils passent ses limites ;Et la plus noble chose, ils la gâtent souventPour la vouloir outrer et pousser trop avant.”

Molière

Molière - “Hé quoi ? vous ne ferez nulle...” 1

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“Les hommes extrêmement heureux, et les hommes extrêmement malheureux a , sont également portés à la dureté ; témoin les moines et les conquérants. Il n’y a que la médiocrité et le mé- lange de la bonne et de la mauvaise fortune, qui donnent de la douceur et de la pitié." The Spirit of the Laws, Bk VI, Ch IX”

Montesquieu
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“Ce qui importe avant tout, c'est que le sens gouverne le choix des mots, et non l'inverse. En matière de prose, la pire des choses que l'on puisse faire avec les mots est de s'abandonner à eux. Quand vous pensez à un objet concret, vous n'avez pas besoin de mots, et si vous voulez décrire ce que vous venez de visualiser, vous vous mettrez sans doute alors en quête des termes qui vous paraîtront les plus adéquats. Quand vous pensez à une notion abstraite, vous êtes plus enclin à recourir d'emblée aux mots, si bien qu'à moins d'un effort conscient pour éviter ce travers, le jargon existant s'impose à vous et fait le travail à votre place, au risque de brouiller ou même d'altérer le sens de votre réflexion. Sans doute vaut-il mieux s'abstenir, dans la mesure du possible, de recourir aux termes abstraits et et essayer de s'exprimer clairement par le biais de l'image ou de la sensation. On pourra ensuite choisir - et non pas simplement "accepter" - les formulations qui serreront au plus près la pensée, puis changer de point de vue et voir quelle impression elles pourraient produire sur d'autres personnes. Ce dernier effort mental élimine toutes les images rebattues ou incohérentes, toutes les expressions préfabriquées, les répétitions inutiles et, de manière générale, le flou et la poudre aux yeux.Extrait de "La politique et la langue anglaise”

George Orwell
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“Mais la connaissance du passé rendu vivant et présent, où la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littérature ! Et là est à mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et étrangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraît-il une erreur très grave que de représenter l’enseignement de la littérature comme une espèce d’élégance superflue et gratuite. En fait, c’est grâce à la littérature que se forme presque toute notre idée de la vie ; le détour par les textes conduit directement à la formation de l’homme. Ils nous apportent les analyses et les idées, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rêves qui se sont succédé dans l’esprit des hommes ; ils nous ont un jour émus parce qu’ils étaient exprimés ou décrits avec force ; et c’est de cette expérience que se nourrit la nôtre.”

Jacqueline de Romilly
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“Il s’était tant de fois entendu dire ces choses, qu’elles n’avaient pour lui rien d’original. Emma ressemblait à toutes les maîtresses ; et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l’éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage. Il ne distinguait pas, cet homme si plein de pratique, la dissemblance des sentiments sous la parité des expressions. Parce que des lèvres libertines ou vénales lui avaient murmuré des phrases pareilles, il ne croyait que faiblement à la candeur de celles-là ; on en devait rabattre, pensait-il, les discours exagérés cachant les affections médiocres ; comme si la plénitude de l’âme ne débordait pas quelquefois par les métaphores les plus vides, puisque personne, jamais, ne peut donner l’exacte mesure de ses besoins, ni de ses conceptions, ni de ses douleurs, et que la parole humaine est comme un chaudron fêlé où nous battons des mélodies à faire danser les ours, quand on voudrait attendrir les étoiles.”

Gustave Flaubert
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“La révolution n'a pas de coeur, non. C'est une pute à la jupe fendue qui se fait attendre pendant des siècles et qui vous plante là, au moment où vous ommenciez à être excité. Une pute à la jupe fendue, et perverse au point de vous laisser voir tous ses appâts, pour que jamais plus vous ne puissiez les oublier.”

François Gravel
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