“Il savait qu'aimer est la seule chose qu'on peut faire pour les autres et il le faisait. Il aimait de manière intransitive. Il aimait la vie.”
“En plongeant dans la personnalité des autres, il oublia la sienne, ce qui est la seule manière peut-être de n'en pas souffrir.”
“Celui qui éprouve de l'aversion pour les danseurs et veut les dénigrer se heurtera toujours à un obstacle infranchissable : leur honnêteté ; car en s'exposant constamment au public, le danseur se condamne à être irréprochable ; il n'a pas conclu comme Faust un contrat avec le Diable, il l'a conclu avec l'Ange : il veut faire de sa vie une oeuvre d'art et c'est dans ce travail que l'Ange l'aide ; car, n'oublie pas, la danse est un art ! C'est dans cette obsession de voir en sa propre vie la matière d'une oeuvre d'art que se trouve la vraie essence du danseur ; il ne prêche pas la morale, il la danse ! Il veut émouvoir et éblouir le monde par la beauté de sa vie ! il est amoureux de sa vie comme un sculpteur peut être amoureux de la statue qu'il est en train de modeler." (chapitre 6)”
“Il continuait inlassablement à caresser les cheveux de Nathalie. Il les aimait tellement, il voulait les connaître un par un, savoir leur histoire et leur pensée. Il voulait partir en voyage dans ses cheveux...”
“L'essentiel est de lire beaucoup. N'importe quoi. Ce qu'on a envie de lire. Le tri se fait après. Et même la mauvaise littérature est nourricière. La seule littérature stérilisante, la littérature prétentieuse, philosophisante, cuistre, est sans danger pour les enfants parce qu'ils ne peuvent pas pénétrer dedans. Ils la rejettent, comme ils tournent le bouton de la T.V. au moment des discours politiques. Ce sont des sages.”
“Combien de parents ont-ils oublié d’être amoureux pour éviter les turbulences préjudiciables à leur vie de famille ? Ainsi, nombre de couples apaisés, pacifiés, parce que l’état amoureux s’est estompé, deviennent parents. Pourtant, en reconnaissant la séparation de corps, ils pourraient poursuivre la douce relation amicale et parentale et redécouvrir les contrées de l’amour. Il faut pour cela affirmer clairement que la sexualité n’a pas nécessairement lieu d’être entre les conjoints et qu’elle peut exulter ailleurs. […] Ainsi est-il possible de continuer à vivre ensemble, sans se détester, sans avoir besoin de se quitter dans le conflit, la douleur et la rancune. Il est possible d’être amis et parents, mais aussi amants ailleurs.”