“Pourquoi donc comme avocat aurais-je besoin de lire Montesquieu? Je vous le demande, monsieur le chroniqueur. Parce que, bougre de connard, il y a dans les Lettres persanes cette intelligence du coeur qu'il n'y a pas dans le Code. Les Lettres ne feront pas de vous un meilleur avocat, mais assurément un meilleur homme. Ce n'est pas rien.”

Pierre Foglia

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“Dans 1984, les livres sont plus ou moins interdits. Aujourd'hui le problème est réglé, pas la peine de les interdire: les gens n'ont plus vraiment envie de lire, de toute façon, ils savent de moins en moins lire, même le journal. ("La violence des casseroles", http://www.lapresse.ca/debats/chroniq...)”


“Je précise que je crois profondément à bien peu de choses, deux ou trois. La justice sociale, l’éducation, la subversion [...]. Je crois profondément que l’avenir de l’Homme et de sa fiancée ne se joue pas à la Bourse, à l’Université, dans un Parlement, dans un journal, dans un laboratoire de recherche. Je crois profondément que l’avenir de l’humanité se joue, chaque jour, dans la classe d’un prof de philo qui donne un cours sur le libre-arbitre à de futurs plombiers, de futurs flics, coiffeuses, infirmiers, informaticiennes et vendeurs de chars usagés. » (Pierre Foglia, éditorial, La Presse, 16 mai 1996)”


“La misère est ici une matière, me dit Gérard. Je suis étonné de l'accepter comme tout le monde. Avant de m'y intégrer complètement, le ressentiment contre les spoliateurs m'étouffait. Je ne rêvais plus que d'explosifs et de sabotages au risque d'en périr, avec même l'espoir d'en périr. Mais lorsque je rejoignais les miens, tout cela se dissipait. Je ne suis pas dupe de moi-même : fils d'officier supérieur, bien pouvur en diplômes, mon choix est un artifice, un luxe inverse. Quelqu'un m'a dit que les nantis peuvent en plus s'offrir de la bonne conscience comme on s'offre un vêtement de soie ou une pierre précieuse. Il n'a pas tout à fait tort. Je ne sais qu'une chose avec clarté : je n'accepte pas le monde tel qu'il est. J'ai en moi, de ce fait, une insurrection permanente avec laquelle je dois composer. Dans mon labyrinthe, trois issues : la première, faire ce pour quoi j'ai été programmé : bon salaire, petite famille, l'ordre !?... Deuxième issue : la révolte ouverte dont je sens les prémices en sourde germination. J'apparaîtrai alors comme porteur d'idées rouges et il n'y a pas de pire répression que celle qui vous catalogue, elle vous enferme dans votre casier et c'est de nouveau l'ordre. Troisième issue : la sublimation, on est secourable. Dans le naufrage général, on prête un coin de son épave à d'autres pour une idée censée transcender, cela est aussi une cohérence, j'y trouve mon compte, faute de mieux. Je viens aux hommes dont je m'occupe pour être aidé. C'est du troc, voilà tout.”


“Je suis disponible à toute heure, tous les jours et pour toutes les tâches, et il me semble utile de le répéter plusieurs fois d'un ton déterminé. Ma seule contrainte est mon travail sur le ferry. Je pourrais y renoncer si ce contrat se révélait plus intéressant, mais il me faudrait davantage de détails. La directrice est affligée par mon comportement. Elle me le dit. "Pour moi aussi, c'est difficile. Vous ne vous en rendez même pas compte, tout occupée que vous êtes par votre petit nombril. Je me demande souvent ce que les femmes comme vous ont dans la tête. Qu'est-ce que vous voulez, au fond ? On dit qu'il y a du chômage, mais regardez : je ne trouve personne. Je ne vous retiens pas, chère madame.”


“Ma vie est monotone. Je chasse les poules, les hommes me chassent. Toutes les poules se ressemblent, et tous les hommes se ressemblent. Je m'ennuie donc un peu. Mais, si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m'appellera hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c'est triste ! Mais tu as des cheveux couleur d'or. Alors ce sera merveilleux quand tu m'auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j'aimerai le bruit du vent dans le blé...”


“Je ne sais pas pour vous mais, au début de ma vie, il n'y avait que deux sortes de personnes dans mon univers : celle que j'adorais et celles que je détestais. Mes meilleurs amis et mes pires ennemis. Ceux pour qui je suis prête à tout donner et ceux qui peuvent aller crever. Ensuite on grandit. Entre le noir et le blanc, on découvre le gris. On rencontre ceux qui ne sont pas vraiment des amis mais que l'on aime quand même un peu et ceux que l'on prend pour des proches et qui n'arrêtent pas de vous planter des couteaux dans le dos.”