“Préfères-tu, rose, être l'ardente compagnede nos transports présents?Est-ce les souvenir qui davantage te gagnelorsqu'un bonheur se reprend?Tant de fois je t'ai vue, heureuse et sèche,- chaque pétale un linceul -dans un coffret odorant, à côté d'une mèche,ou dans un livre aimé qu'on relira seul.”
“Je te vois, rose, livre entrebâillé,qui contient tant de pagesde bonheur détailléqu'on ne lira jamais. Livre-mage,qui s'ouvre au vent et qui peut être lules yeux fermés ...,dont les papillons sortent confusd'avoir eu les mêmes idées.”
“Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorguiellir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise.”
“Ne parlons pas de toi. Tu es ineffableselon ta nature.D'autres fleurs ornent la tableque tu transfigures.On te met dans un simple vase -,voici que tout change:c'est peut-être la même phrase,mais chantée par un ange.”
“De ton rêve trop plein,fleur en dedans nombreuse,mouillée comme une pleureuse,tu te penches sur le matin.Tes douces forces qui dorment,dans un désir incertain,développent ces tendres formesentre joues et seins.”
“La solitude qui enveloppe les oeuvres d'art est infinie, etil n'estrien qui permette de moins les atteindre que la critique. Seul l'amour peut les appréhender, les saisir et faire preuve de justesse à leur endroit:”
“Tout ce qui nous émeut, tu le partages.Mais ce qui t'arrive, nous l'ignorons.Il faudrait être cent papillonspour lire toutes tes pages.Il y en a d'entre vous qui sont comme des dictionnaires;ceux qui les cueillentont envie de faire relier toutes ces feuilles.Moi, j'aime les roses épistolaires.”