“C est quand notre milieu (naturel ou culturel) commence a nous faire du mal qu on s avise de son existence, et plus il nous decouvrira ses fragilites, plus nous y aurons mal. Ainsi decouvre-t-on sa langue quand, a l etranger, on ne peut plus la parler - ou qu on avait une patrie, quand on est exile.”

Regis Debray

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“Le créateur, ou l´artiste, ne se contente pas de produire un objet utile, mais il investit cet objet de sa subjectivité, de son ressenti personnel: il va incarner dans son oeuvre son 'idea', c´est-à-dire le projet, la vision qu´il porte en lui et dans laquelle d´autres vont se retrouver, car la création artistique, acte gratuit, sans "utilité" réelle, est une activité symbolique qui s´adresse au plus profond de l´être. D´ailleurs, pour la qualifier, nous utilisons le language du coeur et de l´âme: face à une oeuvre d´art nous nous déclarons "émus", "touchés", "bouleversés". Ce n´est pas l´usage que nous pouvons en faire qui nous interpelle mais sa dimension esthétique et symbolique gratuite.”

Frédéric Lenoir
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“C'était une de ces soirées délicieuses à l'âme, un de ces moments qui ne s'oublient jamais, une de ces heures passées dans la paix et le désir, et dont, plus tard, le charme est toujours un sujet de regret, même quand nous nous trouvons plus heureux.”

Balzac
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“la crainte du danger est dix mille fois plus effrayante que le danger lui-meme,et nous trouvons le poids de l'anxiete plus lourd de beaucoup que le mal que nous redoutans.”

Daniel Defoe
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“J'ai appris des autochtones américains que nous prouvons seulement notre appartenance à l'endroit où nous vivons sur terre en utilisant notre maison avec soin, sans la détruire. J'ai appris qu'on ne peut pas se sentir chez soi dans son corps, qui est la maison la plus authentique de chacun, quand on souhaite être ailleurs, et qu'il faut trouver par soi-même le lieu où l'on est déjà dans le monde naturel environnant. J'ai appris que dans mon travail de poète et de romancier il n'existe pas pour moi de chemin tracé à l'avance, et que j'écris le mieux en puisant dans mon expérience d'adolescent imitant les autochtones et partant vers une contrée où il n'y a pas de chemin. J'ai appris que je ne peux pas croire vraiment à une religion en niant la science pure ou les conclusions de mes propres observations du monde naturel. J'ai appris que regarder un pluvier des hautes terres ou une grue des ables est plus intéresant que de lire la meilleure critique à laquelle j'ai jamais eu droit. J'ai appris que je peux seulement conserver mon sens du caractère sacré de l'existence en reconnaissant mes propres limites et en renonçant à toute vanité. J'ai appris qu'on ne peut pas comprendre une autre culture tant qu'on tient à défendre la sienne coûte que coûte. Comme disaient les Sioux, "courage, seule la Terre est éternelle". Peu parmi les cent millions d'autres espèces sont douées de parole, si bien que nous devons parler et agir pour les défendre. Que nous ayons trahi nos autochtones devrait nous pousser de l'avant, tant pour eux que pour la terre que nous partageons. Si nous ne parvenons pas à comprendre que la réalité de la vie est un agrégat des perceptions et de la nature de toutes les espèces, nous sommes condamnés, ainsi que la terre que déjà nous assassinons.”

Jim Harrison
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“Après les larmes, il n'y avait rien. Pleurer était une occupation. Pleurer l'habitait. Quand il pleurait, il pouvait étreindre sa douleur et être étreint par elle. Mais quand il ne pleurait plus... Quand les larmes l'avaient déserté, quand la douleur s'assoupissait pour un temps, il ne lui restait plus rien.”

Jean Barbe
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