“English:Ô, take this eager dance you fool, don’t brandish your stick at me. I have several reasons to travel on, on to the endless sea: I have lost my love. I’ve drunk my purse. My girl has gone, and left me rags to sleep upon. These old man’s gloves conceal the hands with which I’ve killed but one!Francais: Idiot, prends cette danse ardente, au lieu de tendre ton bâton.J'en ai des raisons de voyager encore sur la mer infinie: J'ai perdu l'amour et j'ai bu ma bourse.Ma belle m'a quitté, j'ai ses haillons pour m'abriter. Mes gants de vieillard cachent les mains d'un fameux assassin!”
“J'ai regardé à ma montre, et j'ai calculé combien de temps il me restait à vivre ; j'ai vu que j'avais encore une heure à peine. Il me reste assez de papier sur ma table pour retracer à la hête tous les souvenirs de ma vie et toutes les circonstances qui ont influé sur cet enchaînement stupide et logique de jours et de nuits , de larmes et de rires, qu'on a coutume d'appeler l'existence d'un homme.”
“J'ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité.Est-il encore temps d'atteindre ce corps vivant et de baiser sur cette bouche la naissance de la voix quim'est chère?J'ai tant rêvé de toi que mes bras habitués en étreignant ton ombre à se croiser sur ma poitrine ne seplieraient pas au contour de ton corps, peut-être.Et que, devant l'apparence réelle de ce qui me hante et me gouverne depuis des jours et des années, jedeviendrais une ombre sans doute. O balances sentimentales.”
“Mais surtout, surtout Jonathan, un matin où passait le facteur, un petit matin gros et froid, un matin où il ouvrait sa grande sacoche jaune et pleine; soufflant de la buée en cherchant le courrier, j'ai ressenti un frisson qui a couru tout mon corps et m'a effarée. Un frisson qui m'a gelée sur place, un frisson qui s'est transformé en éclair et m'a foudroyé la nuque : j'ai compris que j'attendais vos lettres, j'attendais vos mots, j'attendais vos descriptions d'auberges, de routes, de famille française, de soupe au chou...J'étais en train de vous attendre.J'allais donc souffrir de vous.Et je ne veux plus souffrir Jonathan.En ce mois de décembre, j'ai couru à Paris, j'ai couru dans Fécamps, j'ai couru dans ma maison, j'ai couru dans la librairie pour me sauver de vous, vous abandonner sur vos petites routes aux arbres secs et noirs.J'avais peur”
“Ah! comme la neige a neigé!Ma vitre est un jardin de givre.Ah! comme la neige a neigé!Qu'est-ce que le spasme de vivreÀ la douleur que j'ai, que j'ai!Tous les étangs gisent gelés,Mon âme est noire: Où vis-je? Où vais-je?Tous ses espoirs gisent gelés:Je suis la nouvelle NorvègeD'où les blonds ciels s'en sont allés.Pleurez, oiseaux de février,Au sinistre frisson des choses,Pleurez, oiseaux de février,Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,Aux branches du genévrier.Ah! comme la neige a neigé!Ma vitre est un jardin de givre.Ah! comme la neige a neigé!Qu'est-ce que le spasme de vivreÀ tout l'ennui que j'ai, que j'ai!...”
“Une fois même, sur le chemin du retour, il a pris ma main. Et moi, j'ai eu mal. Je savais que cette main redeviendrait poing, qu'elle passerait bientôt du tendre au métal. Dans une heure ou demain et sans que je sache pourquoi. Par méchanceté, par orgueil, par colère; par habitude. J'étais prisonnier de la main de mon père. Mais cette nuit-là, mes doigts mêlés aux siens, j'avais profité de sa chaleur.”