“...Hiver bouclé comme un bison, Hiver crispécomme la mousse de crin blanc,Hiver aux puits d'arsenic rouge, aux poches d'huileet de bitume,Hiver au goût de skunk et de carabe fumée de bois de hickory,Hiver aux prismes et aux critaux dans les carrefours de diamant noir,Hiver sans thyrses ni flambeaux, Hiver sans roses ni piscines,Hiver ! Hiver! tes pommes de cèdre de vieux fer!tes fruits de pierre! tes insectes de cuivre !”
“Chaque hiver abrite en son coeur un printemps qui frissonne et derrière le voile de chaque nuit se profile une aube souriante”
“Le printemps s’annonce seulement par la qualité de l’air ou par les corbeilles de fleurs que des petits vendeurs ramènent des banlieues ; c’est un printemps qu’on vend sur les marchés. Pendant l’été, le soleil incendie les maisons trop sèches et couvre les murs d’une cendre grise ; on ne peut plus vivre alors que dans l’ombre des volets clos. En automne, c’est, au contraire, un déluge de boue. Les beaux jours viennent seulement en hiver.”
“Il faut regarder la souffrance en face. S'il était Premier ministre, il obligerait les membres du gouvernement à passer une semaine dans une base de réservistes de Gaza ou d'Hébron, ou dans une maison d'arrêt du Néguev, ou à séjourner au moins deux jours dans le service psychiatrique d'un hôpital perdu ou à se tenir en embuscade une nuit entière, du coucher du soleil à l'aube, dans la boue et la pluie, en hiver, dans le périmètre de sécurité à la frontière libanaise. Ou encore à vivre dans l'intimité d'Eytan et de Warhaftig, dans cet enfer de l'avortement noyé sous les accords de piano et de violoncelle qui s'échappaient de l'étage supérieur. (p. 283)”
“Un pachadi aux fleurs de nîm devait avoir le goût de la vie: amer, sucré, acide, frais et épicé. (p.72)”
“Souviens-toi de la sagesse de tes ancêtres... fouille dans le jardin du souvenir, tu y trouveras des idées et du soleil... ne tremble pas devant le mystérieux arbre des magies. La vie prend racine aux branches de l'amour." – chapitre 2”