“que ferais-je sans ce monde que ferais-je sans ce monde sans visage sans questionsoù être ne dure qu'un instant où chaque instantverse dans le vide dans l'oubli d'avoir étésans cette onde où à la fincorps et ombre ensemble s'engloutissentque ferais-je sans ce silence gouffre des murmureshaletant furieux vers le secours vers l'amoursans ce ciel qui s'élèvesur la poussieère de ses lestsque ferais-je je ferais comme hier comme aujourd'huiregardant par mon hublot si je ne suis pas seulà errer et à virer loin de toute viedans un espace pantinsans voix parmi les voixenfermées avec moi Translation...what would I do without this world what would I do without this world faceless incuriouswhere to be lasts but an instant where every instantspills in the void the ignorance of having beenwithout this wave where in the endbody and shadow together are engulfedwhat would I do without this silence where the murmurs diethe pantings the frenzies towards succour towards lovewithout this sky that soarsabove its ballast dustwhat would I do what I did yesterday and the day beforepeering out of my deadlight looking for anotherwandering like me eddying far from all the livingin a convulsive spaceamong the voices voicelessthat throng my hiddenness”
In this excerpt from Samuel Beckett, the themes of isolation, existential contemplation, and the nature of being come to the forefront. The speaker's reflection on their relationship with the world emphasizes a profound sense of disconnection and introspection, evoking both despair and a search for meaning.
The repetition of "que ferais-je sans ce monde" ("what would I do without this world") highlights the speaker's reliance on a chaotic and faceless existence. This raises the question of identity and the impact of external surroundings when internal voices are diminished. The phrase suggests both a dependency on the world and an acknowledgment of its inadequacies.
The juxtaposition of fleeting moments—“où être ne dure qu’un instant”—emphasizes the ephemeral nature of existence. Each instant "spills in the void," suggesting that life can be seen as a series of transient moments that fade into oblivion. This perspective underscores the fragility of life and the inevitability of forgetting, a recurring theme in Beckett's work.
The imagery of "corps et ombre ensemble s'engloutissent" illustrates a merging of physical existence and the intangible—shadow—denoting an existential struggle between presence and absence. The speaker seems to grapple with the weight of silence and the "gouffre des murmures," a chasm filled with unexpressed thoughts and desires.
The line referencing "ce ciel qui s'élève" invokes a sense of hope against the backdrop of life's burdens ("sur la poussière de ses lests"). It hints at a longing for transcendence, a yearning to rise above the inertia of existence, even though the speaker feels trapped.
Finally, the stark conclusion, where the speaker compares their experience to "comme hier comme aujourd'hui," reflects a sense of inevitability in their present state. This cyclical notion of wandering reflects a pervasive loneliness as they seek connection ("si je ne suis pas seul") while recognizing their surroundings' isolation.
In essence, this passage encapsulates Beckett's exploration of existence, portraying a struggle against the silence of oblivion and a search for significance in a seemingly indifferent universe. The speaker’s journey through introspection evokes a powerful resonance with the reader, prompting reflection on their own existence within an often faceless world.
“Le même sentiment d'inappartenance, de jeu inutile, où que j'aille : je feins de m'intéresser à ce qui ne m'importe guère, je me trémousse par automatisme ou par charité, sans jamais être dans le coup, sans jamais être quelque part. Ce qui m'attire est ailleurs, et cet ailleurs je ne sais ce qu'il est.”
“La douceur de l'air me fait rêver, à ce qui fut et à ce qui serait si tu étais là. Je sais que cette rêverie n'est qu'une inaptitude à vivre le présent. Je me laisse entraîner par ce courant sans regarder trop loin ou trop profondément. J'attends le moment où je retrouverai la force. Il viendra. Je sais que la vie me passionne encore. Je veux me sauver, non me délivrer de toi”
“Quant à moi, maintenant, j'ai fermé mon âme. Je ne dis plus à personne ce que je crois, ce que je pense et ce que j'aime. Me sachant condamné à l'horrible solitude, je regarde les choses, sans jamais émettre mon avis. Que m'importent les opinions, les querelles, les plaisirs, les croyances ! Ne pouvant rien partager avec personne, je me suis désintéressé de tout. Ma pensée, invisible, demeure inexplorée. J'ai des phrases banales pour répondre aux interrogations de chaque jour, et un sourire qui dit "oui", quand je ne veux même pas prendre la peine de parler.”
“Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu'à lire sans lire. Comme des hommes grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d'eau....- Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l'immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n'ai découvert leur existence que très tard. Je suis d'une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi; moi, je lis comme je mange.”
“«Mais tu ferais mieux de t’y mettre tout de suite, ma fille. On a à peine le temps de faire un mouvement que le sablier est déjà vide, tu sais. Crois-moi, je sais de quoi je parle. Tu auras eu de la veine si tu trouves le temps d’éternuer dans ce monde incroyable.»”
“Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorguiellir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux que j’ai chantés, fortifiez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptices du monde; et vous, Seigneur mon Dieu! accordez-moi la grâce de produire quelques beaux vers qui me prouvent à moi même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise.”