“Elles [Rosa Luxembourg, Marie Curie] démontrent avec éclat que ce n'est pas l'infériorité des femmes qui a déterminé leur insignifiance historique: c'est leur insignifiance historique qui les a vouées à l'infériorité.”
“Ce sont eux [les hommes] qui ont toujours tenu le sort de la femme entre leurs mains; et ils n'en ont pas décidé en fonction de son intérêt; c'est à leurs propres projets, à leurs craintes, à leurs besoins qu'il-ont eu régard.”
“Il y a toujours eu des femmes; elles sont femmes par leur structure physiologique; aussi loin que l'histoire remonte, elles ont toujours été subordinnées à l'homme; leur dépendance n'est pas la conséquence d'un événement ou d'un devenir, elle n'est pas arrivée.”
“Elle n'en revient pas, que l'on puisse avoir de tels échanges laconiques - "Ça va ? - Ça va !" - avec des êtres qu'on a mis au monde et vus grandir vingt ans durant, à qui on a appris à parler, à qui on a lu mille histoires à l'heure du coucher, pour qui on a fait des repas sans nombre, qu'on a aidés à faire leurs devoirs et soignés pendant leurs maladies, dont on a écouté les problèmes et logé les copains. C'est incroyable de s'entendre échanger des "Ça va ? Ça va !" avec ces êtres-là.”
“Il y a des personnes à qui on n'ose donner d'autres marques de la passion qu'on a pour elles que par les choses qui ne les regardent point ; et, n'osant leur faire paraître qu'on les aime, on voudrait du moins qu'elles vissent que l'on ne veut être aimé de personne. L'on voudrait qu'elles sussent qu'il n'y a point de beauté, dans quelques rang qu'elle pût être, que l'on ne regardât avec indifférence, et qu'il n'y a point de couronne que l'on voulût acheter au prix de ne les voir jamais. Les femmes jugent d'ordinaire de la passion qu'on a pour elles, continua-t-il, par le soin qu'on prend de leur plaire et de les chercher ; mais ce n'est pas une chose difficile pour peu qu'elles soient aimables ; ce qui est difficile, c'est de ne s'abandonner pas au plaisir de les suivre ; c'est de les éviter, par peur de laisser paraître au public, et quasi à elles-mêmes, les sentiments que l'on a pour elles.”
“Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'il n'est pas bon de laisser la mort se promener trop longtemps à visage découvert sur la terre. Je ne savais pas... Elle émeut, elle éveille la mort encore endormie au fond des autres, comme un enfant dans le ventre d'une femme. Et comme quand une femme rencontre une femme grosse - même si elle détourne la tête, tout au fond d'eux-mêmes, si l'on descendait, on les sentirait complices... Oui, c'est leur mort tout d'un coup qui bouge en eux.”