“Il y a toujours eu des femmes; elles sont femmes par leur structure physiologique; aussi loin que l'histoire remonte, elles ont toujours été subordinnées à l'homme; leur dépendance n'est pas la conséquence d'un événement ou d'un devenir, elle n'est pas arrivée.”
“Mais en fait les voix féminines se taisent là où commence l'action concrète; elles ont pu susciter des guerres, non suggérer la tactique d'une bataille; elles n'ont guère orienté la politique que dans la mesure où la politique se réduisait à l'intrigue: les vraies commandes du monde n'ont jamais été aux mains des femmes; elles n'ont pas agi sur les techniques ni sur l'économie, elles n'ont pas fait ni défait des États, elles n'ont pas découvert des mondes. C'est par elles que certains événements ont été déclenchés: mais elles ont été prétextes beaucoup plus qu'agents.”
“Elles [Rosa Luxembourg, Marie Curie] démontrent avec éclat que ce n'est pas l'infériorité des femmes qui a déterminé leur insignifiance historique: c'est leur insignifiance historique qui les a vouées à l'infériorité.”
“Ce sont eux [les hommes] qui ont toujours tenu le sort de la femme entre leurs mains; et ils n'en ont pas décidé en fonction de son intérêt; c'est à leurs propres projets, à leurs craintes, à leurs besoins qu'il-ont eu régard.”
“L'action des femmes n'a jamais été qu'une agitation symbolique; elles n'ont gagné que ce que les hommes ont bien voulu leur concéder; elles n'ont rien pris: elles ont reçu.”
“Mais ce que je ne savais pas, c'est qu'il n'est pas bon de laisser la mort se promener trop longtemps à visage découvert sur la terre. Je ne savais pas... Elle émeut, elle éveille la mort encore endormie au fond des autres, comme un enfant dans le ventre d'une femme. Et comme quand une femme rencontre une femme grosse - même si elle détourne la tête, tout au fond d'eux-mêmes, si l'on descendait, on les sentirait complices... Oui, c'est leur mort tout d'un coup qui bouge en eux.”