“Tu as compté les heures, observant avec ravissement la course des aiguilles. Le temps était fictif : était-il dix heures ou vingt-deux heures, mardi ou dimanche ? Cela n’avait pas d’importance ; de nouveau tu pouvais régulariser ta vie, à midi j’ai faim, à minuit sommeil. Un rythme, quelque chose à quoi se raccrocher.”

Thierry Jonquet

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“Dans ta tête, tu avais donné un nom au maître. Tu n’osais l’employer en sa présence, bien entendu. Tu l’appelais «Mygale», en souvenir de tes terreurs passées. Mygale, un nom à consonance féminine, un nom d’animal répugnant qui ne cadrait pas à son sexe ni au raffinement extrême qu’il savait montrer dans le choix de tes cadeaux…Mais Mygale car il était telle l’araignée, lente et secrète, cruelle et féroce, avide et insaisissable dans ses desseins, caché quelque part dans cette demeure où il te séquestrait depuis des mois, une toile de luxe, un piège doré dont il était le geôlier et toi le détenu.”


“Une poussière de petits souvenirs insignifiants qui traçaient malgré tout, en s'enchevêtrant les uns aux autres, la trame d'une vie. Celle de Dimeglio, inspecteur principal à la Brigade criminelle, indice 320. Une vie sans histoires.”


“Tu n’étais plus qu’un insecte prisonnier d’une araignée repue, qui te gardait en réserve pour un repas à venir. Elle t’avait capturé pour te savourer en toute quiétude, quand l’envie lui viendrait de goûter ton sang. Tu imaginais ses pattes velues, ses gros yeux globuleux, implacables, son ventre mou, gorgé de viande, vibrant, gélatineux, et ses crocs venimeux, sa bouche noire qui allait te sucer la vie.”


“En même temps, il perçoit soudain avec acuité ce qu'il est en train de perdre, une accalmie dans sa vie hérissée de violence, quelques heures de trève pour s'assoupir un peu, à vrai dire pas grand chose, juste de quoi rendre l'existence supportable.”


“Si tu viens, par exemple, à quatre heures de l'après-midi, dès trois heures je commencerai d'être heureux.”


“N’est-ce pas agréable de se promener à cette heure de la nuit ? J’aime humer les choses, regarder les choses, et il m’arrive de rester toute la nuit debout, à marcher, et de regarder le soleil se lever. (Clarisse McClellan)”