“M. Myriel devait subir le sort de tout nouveau venu dans une petite ville où il y a beaucoup de bouches qui parlent et fort peu de têtes qui pensent.”
“... tu sais le pauvre parle fort, c'est une de ses caractéristiques, un invariant historique et géographique, il parle fort depuis toujours et dans le monde entier, il parle d'autant plus fort qu'il est entouré de pauvres, le pauvre, et qui parlent fort eux aussi, pour se faire entendre, comprends-tu? Le pauvre a la cloison mince. Et il jure beaucoup, c'est vrai, mais sans penser à mal, rassure-toi...”
“Cela, et tout ce qui s'ensuivra de rencontres et de métamorphoses, je le dois à l'art qui sauve la vie et vit dans les villes.”
“Généralement, les gens qui savant peu parlent becoup, et les gens qui savant beaucoup parlent peu.”
“Il n'y a pas d'amour dans la liberté individuelle, dans l'indépendance, c'est tout simplement un mensonge, et l'un des plus grossiers qui puisse se concevoir; il n'y a d'amour que dans le désir d'anéantissement, de fusion, de disparition individuelle, dans une sorte comme on disait autrefois de sentiment océanique, dans quelque chose qui de toute façon était, au moins dans un futur proche, condamné.”
“La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches.Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.”