“Ne pas voir les gens, cela permet de leur supposer toutes les perfections.”
“Et il y a des gens qui trouvent que tout cela ne grouille pas assez, qui font des vers, de la poésie, de la surréalité, qui en rajoutent. [...] Les réincarnations, les paradis, les enfers, enfin quoi : après la vie, la mort encore à vivre !”
“Les gens ne font déjà pas attention aux autres, alors à leurs ombres...”
“Prendre les actes constatés des individus pour des choix complètement libres, c'est faire l'impasse sur l'inégale capacité des individus à mener leur vie selon leurs souhaits. Cela revient à dire que les chômeurs de longue durée sont libres de se suicider pour échapper au chômage, que les pauvres sont libres de ne pas acheter de caviar et que, les riches étant par ailleurs libres de ne pas inviter les pauvres à leur table, tout le monde baigne dans le bonheur des choix souverains.”
“Ces gens-là, la minute d’avant, ne savent pas s’ils vous égorgeront ou non, et puis, une fois qu’ils tiennent un couteau entre leurs mains tremblantes, et qu’ils sentent le premier jet de sang sur leurs doigts, il ne leur suffit plus de vous égorger, il faut qu’ils vous coupent la tête, tout net : « houp ! » comme disent les forçats. C’est bien cela !”
“Lalla attend quelque chose. Elle ne sait pas très bien quoi, mais elle attend. Les jours sont longs, à la Cité, les jours de pluie, les jours de vents, les jours de l'été. Quelquefois Lalla croit qu'elle attend seulement que les jours arrivent mais quand ils sont là, elle s'aperçoit que ce n'étaient pas eux. Elle attend, c'est tout. Les gens ont beaucoup de patience, peut-être qu'ils attendent toute leur vie quelque chose, et que jamais rien n'arrive.”