“Et puis, c'est la vie; elle ne nous prend que ce qu'elle nous a donné. Ni plus ni moins. (p.190)”
“Vie, qu'es-tu donc ? Peut-être la réponse se love-t-elle au creux de la question, de l'étonnement qu'elle recèle. La clarté vitale s'affadit-elle pour se transformer en ténèbres dès lors que nous cessons de nous étonner, de nous interroger et que nous envisageons la vie comme une banalité ? (p. 246)”
“quel guillochis oeuvre par la providence que la vie de l'homme! par combien de voies secretes et contraires les circonstances diverses ne precipitent-elles pas nos affections! aujourd'hui nous aimons ce que demain nous hairons,aujourd'hui nous recherchons ce que nous fuirons demain,aujourd'hui nous desirons ce que demain nous fera peur...”
“vivre dans la vérité, ne mentir ni à soi-même ni aux autres, ce n'est possible qu'à la condition de vivre sans public. Dès lors qu'il y a un témoin à nos actes, nous nous adaptons bon gré mal gré aux yeux qui nous observent, et plus rien de ce que nous faisons n'est vrai. Avoir un public, penser à un public, c'est vivre dans le mensonge (partie III, ch. 7)”
“Quand nous nous engageons dans le chemin, nous avons toujours une idee plus ou moins definie de ce que nous voulons trouver. Les femmes en general recherchent l'Autre Partie, les hommes le Pouvoir. Ni les uns ni les autres ne desirent apprendre: ils veulent arriver au but qu'ils se sont fixes.”
“Nous nous confions rarement à ceux qui sont meilleurs que nous. Nous fuirions plutôt leur société. Le plus souvent au contraire, nous nous confions à ceux qui nous ressemblent et qui partagent nos faiblesses. Nous ne désirons donc pas nous corriger ni être améliorés : il faudrait d'abord que nous fussions jugés défaillants. Nous souhaitons seulement être plaints et encouragés dans notre voie. En somme, nous voudrions en même temps ne pas être coupable et ne pas faire l'effort de nous purifier. Pas assez de cynisme et pas assez de vertu. Nous n'avons ni l'énergie du mal, ni celle du bien.”