“... Je n'en pouvais plus de me languir d'elle, je n'en pouvais plus de tendre la main vers elle et de ne rencontrer que son absence au bout de mes doigts. Je me disais: Elle va te repousser, elle va te dire des mots très durs, elle va te faire tomber le ciel sur la tête; cela ne me dissuadait pas. Je ne craignais plus de résilier les serments, de broyer mon âme dans l'étreinte de mon poing; je ne craignais plus d'offenser les dieux, d'incarner l'opprobre jusqu’à la fin des âges.”

Yasmina Khadra

Yasmina Khadra - “... Je n'en pouvais plus de me languir...” 1

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“- Quand j'aurai trouvé une réponse pour Roy, j'aurai l'esprit plus clair, plus libéré. Tant que je n'aurai pas de certitude à son sujet, j'aurai des doutes sur moi. Et quand on doute de soi-même, on doute de tout, tu le sais...Assise loin de moi, elle approuve de la tête, mais je vois ses yeux s'emplir de larmes. Je ressens tout à coup une véritable bouffée d'émotion pour elle, très intense. Je me lève et vais la prendre dans mes bras. Elle pleure doucement sur mon épaule. Je crois bien avoir pleuré. Un peu. Nous faisons l'amour. Pour la première fois depuis des mois, je me rends jusqu'au bout. Mais il y a quelque chose de désespéré dans cette communication, comme si nous le faisions pour la dernière fois.”

Patrick Senécal
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“Elle aura donc menti jusqu'au bout! Où est-elle! Pas là... pas au ciel... pas anéantie...où? Oh! tu disais que tu n'avais pas souci de mes souffrances. Et moi, je fais une prière... je la répète jusqu'à ce que ma langue s'engourdisse : Catherine Earnshaw, puisses-tu ne pas trouver le repos tant que je vivrais! Tu dis que je t'ai tuée, hante-moi alors! Les victimes hantent leurs meurtrier, je crois. Je sais que des fantômes ont erré sur la terre. Sois toujours avec moi... prends n'importe quelle forme... rends-moi fou! mais ne me laisse pas dans cet abîme où je ne puis te trouver. Oh! Dieu! c'est indicible! je ne peux pas vivre sans ma vie! je ne peux pas vivre sans mon âme!”

Emily Brontë
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“Mais maintenant je dirai tout, afin que tu saches qui tu quittes, de quel homme tu te sépares. Sais-tu comment d’abord je t’ai comprise ? La passion m’a saisi comme le feu, elle s’est infiltrée dans mon sang comme le poison et a troublé toutes mes pensées, tous mes sentiments. J’étais enivré. J’étais comme étourdi, et à ton amour pur, miséricordieux, j’ai répondu non d’égal à égal, non comme si j’étais digne de ton amour, mais sans comprendre ni sentir. Je ne t’ai pas comprise. Je t’ai répondu comme à la femme qui, à mon point de vue, s’oubliait jusqu’à moi et non comme à celle qui voulait m’élever jusqu’à elle.« Sais-tu de quoi je t’ai soupçonnée, ce que signifiait, s’oublier jusqu’à moi » ? Mais non, je ne t’offenserai pas par mon aveu. Je te dirai seulement que tu t’es profondément trompée sur moi ! Jamais jamais, je n’aurais pu m’élever jusqu’à toi. Je ne pouvais que te contempler dans ton amour illimité, une fois que je t’eus comprise. Mais cela n’efface pas ma faute. Ma passion rehaussée par toi n’était pas l’amour. L’amour, je ne le craignais pas. Je n’osais pas t’aimer. Dans l’amour il y a réciprocité, égalité ; et j’en étais indigne. Je ne savais pas ce qui était en moi !”

Fyodor Dostoevsky
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“Si seulement je pouvais m'arrêter de penser, ça irait déjà mieux. Les pensées, c'est ce qu'il y a de plus fade. Plus fade encore que de la chair. Ça s'étire à n'en plus finir et ça laisse un drôle de goût. Et puis il y a les mots, au-dedans des pensées, les mots inachevés, les ébauches de phrases qui reviennent tout le temps.”

Jean-Paul Sartre
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“Seigneur je suis très fatigué.Je suis né fatigué.Et j'ai beaucoup marché depuis le chant du coqEt le morne est bien haut qui mène à leur école.Seigneur, je ne veux plus aller à leur école,Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus.Je veux suivre mon père dans les ravines fraîchesQuand la nuit flotte encore dans le mystère des boisOù glissent les esprits que l'aube vient chasser.Je veux aller pieds nus par les rouges sentiersQue cuisent les flammes de midi,Je veux dormir ma sieste au pied des lourds manguiers,Je veux me réveillerLorsque là-bas mugit la sirène des blancsEt que l'Usine Sur l'océan des cannesComme un bateau ancréVomit dans la campagne son équipage nègre...Seigneur, je ne veux plus aller à leur école,Faites, je vous en prie, que je n'y aille plus.Ils racontent qu'il faut qu'un petit nègre y aillePour qu'il devienne pareilAux messieurs de la villeAux messieurs comme il fautMais moi je ne veux pasDevenir, comme ils disent,Un monsieur de la ville,Un monsieur comme il faut.Je préfère flâner le long des sucreriesOù sont les sacs repusQue gonfle un sucre brun autant que ma peau brune. Je préfère vers l'heure où la lune amoureuseParle bas à l'oreille des cocotiers penchésEcouter ce que dit dans la nuitLa voix cassée d'un vieux qui raconte en fumantLes histoires de Zamba et de compère LapinEt bien d'autres choses encoreQui ne sont pas dans les livres.Les nègres, vous le savez, n'ont que trop travaillé. Pourquoi faut-il de plus apprendre dans les livresQui nous parlent de choses qui ne sont point d'ici ?Et puis elle est vraiment trop triste leur école,Triste commeCes messieurs de la ville,Ces messieurs comme il fautQui ne savent plus danser le soir au clair de luneQui ne savent plus marcher sur la chair de leurs piedsQui ne savent plus conter les contes aux veillées.Seigneur, je ne veux plus aller à leur école.”

Guy Tirolien
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