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Nancy Huston

(from Wikipedia)

Huston lived in Calgary until age fifteen, at which time her family moved to Wilton, New Hampshire, USA. She studied at Sarah Lawrence College in New York, where she was given the opportunity to spend a year of her studies in Paris. Arriving in Paris in 1973, Huston obtained a Master's Degree from the École des Hautes Études en Sciences Sociales, writing a thesis on swear words under the supervision of Roland Barthes.

(Actes Sud)

Née à Calgary (Canada), Nancy Huston, qui vit à Paris, a publié de nombreux romans et essais chez Actes Sud et chez Leméac, parmi lesquels Instruments des ténèbres (1996, prix Goncourt des lycéens et prix du livre Inter), L'empreinte de l'ange (1998, grand prix des lectrices de ElleJ et Lignes de faille (2006, prix Femina).


“La langue anglais fait la distinction entre deux types de nudité: alors que "nude" implique le recul, le regard qui cadre et met à distance, "naked" fait sentir toute la vulnérabilité d'un corps dévêtu, exposé, intime ou intimidé. (p.170)”
Nancy Huston
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“En anglais, to make up, ce n'est pas seulement se maquiller, c'est aussi inventer, imaginer. (p.46)”
Nancy Huston
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“Ce chaton en peluche, par exemple, accroché à la clef des toilettes : voilà un objet qui ne joue assurément qu'un rôle mineur dans l'histoire de l'humanité... mais, puisque la propriétaire de ce café l'a jugé digne d'être préposé à cet emploi, il doit signifier quelque chose pour elle. L'a-t-elle acheté elle-même? reçu en cadeau? Lui a-t-il fait pensé à un chat qu'elle a aimé, enfant, et qui est mort écrasé par une voiture ou massacré par un chien?”
Nancy Huston
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“O bonheur de l'imaginaire, du possible, du concevable ! Premier des droits humains : le fantasme ! N'être pas là où l'on est ; être là où l'on n'est pas. Oui, ça fonctionne dans les deux sens : pendant que son mari la ramone avec monotonie, l'épouse peut penser aux courses qu'il lui reste à faire ; en essuyant la vaisselle, par contre, libre à elle de partir au septième ciel avec l'amant de ses rêves.”
Nancy Huston
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“Certains jours, travaillant aux Mystères de messieurs, j'avais envie d'alléger la planète des neuf dixièmes de ses phallophores - qui, par leur insécurité permanente, leur incertitude d'être (Pour qui tu te prends ? phrase masculine par excellence), leur passion pour les armes, leur rivalité, leur goût du pouvoir, leurs bagarres et magouilles de toutes sortes, conduisent notre espèce droit à l'extinction, d'autres jours au contraire j'avais envie de les remercier à genoux car ils ont inventé la roue et le canoë, l'alphabet et l'appareil photo, élaboré les sciences composé les musiques écrit les livres peint les tableaux bâti les palais les églises les mosquées les ponts les barrages et les routes, travaillé sans compter, durement et modestement, déployant leur force, leur patience, leur énergie et leur savoir-faire dans les champs de mine usines ateliers bibliothèques universités et laboratoires du monde entier. Oh ! hommes merveilleux, anonymes et innombrables, souffrant et vous dévouant, jour après jour, siècle après siècle pour nous faire vivre un peu mieux, avec un peu plus de confort et de beauté et de sens... que je vous aime !”
Nancy Huston
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“Images juxtaposées des comportements virils à travers le monde : défilés militaires devant le Kremlin à Moscou, réunions de la Camorra à Naples, discours de réception à l'Académie française avec épées et uniformes verts, congrégation de motards en Californie, rites d'initiation des Indiens bororos du Brésil, proxénètes de Tel-Aviv, traders de Tokyo, supporters de foot de Manchester, sénateurs, francs-maçons, prisonniers - oh, les postures ! les attitudes ! les mécaniques ! oh, les mecs ! Aussi angoissés qu'arrogants, leur arrogance n'étant que l'envers de leur angoisse, car ils sont tellement plus mortels que nous ! Oh, l'attendrissant besoin de ces primates supérieurs sans utérus de se durcir et de se décorer, de parader et de pétarader pour se donner de l'allure, du poids et du sérieux !”
Nancy Huston
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“On a inventé tant de choses, se dit-elle en composant lentement le numéro d'Aziz. Il ne devrait pas être possible de prendre un bout de carton plastifié, orné de lettres et de chiffres en bas-relief, de tapoter, sur des touches métalliques, un numéro de quinze chiffres rangé dans notre mémoire parmi des dizaines d'autres - des identifiants tous azimuts, téléphone, compte en banque, sécurité sociale, plaque d'immatriculation, codes postaux, codes bancaires, codes porte -, d'appuyer contre son oreille une sorte de berceuse noire en bakélite, et d'entendre, encodée puis décodée par deux mille kilomètres de fils de cuivre, la voix de la personne qu'on aime.”
Nancy Huston
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“Elle n'en revient pas, que l'on puisse avoir de tels échanges laconiques - "Ça va ? - Ça va !" - avec des êtres qu'on a mis au monde et vus grandir vingt ans durant, à qui on a appris à parler, à qui on a lu mille histoires à l'heure du coucher, pour qui on a fait des repas sans nombre, qu'on a aidés à faire leurs devoirs et soignés pendant leurs maladies, dont on a écouté les problèmes et logé les copains. C'est incroyable de s'entendre échanger des "Ça va ? Ça va !" avec ces êtres-là.”
Nancy Huston
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“Libertins et talibans c'est blanc bonnet et bonnet blanc à cet égard : les premiers veulent l'érotisme sans la procréation, et les seconds la procréation sans l'érotisme ; dans les deux cas, ce qui coince c'est la mère qui s'envoie en l'air !”
Nancy Huston
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“Je lis de mieux en mieux et de plus en plus vite, je lis comme si ma vie en dépendait, lire est mon seul et unique talent, si on me disait, que je n’ai plus le droit de lire j’aurais une crise d’apoplexie et j’en mourrais." (Lignes de faille)”
Nancy Huston
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“Понякога, когато съм в библиотеката, си мисля за милионите посредствени книги, за купищата натрупани познания - вече отживели или погрешни, които занапред могат да трупат едиснтвено прахоляк... Мисля си за милионите съпруги, които са принуждавали милиони деца да мълчат, за да могат мъжете да напишат тези книги (Шшт! Татко работи!), и си казвам, че в края на краищата истинската загуба на време често е била самото писане. Нямаше ли да е по-добре за всички, ако тези мъже бяха играли с децата си?”
Nancy Huston
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