“Je lis de mieux en mieux et de plus en plus vite, je lis comme si ma vie en dépendait, lire est mon seul et unique talent, si on me disait, que je n’ai plus le droit de lire j’aurais une crise d’apoplexie et j’en mourrais." (Lignes de faille)”

Nancy Huston

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“Je suis en danger de mort? Peut-être, mais je suis en danger de vie si je ne la revois pas, et, à mon âge, je trouve ça encore plus grave.”


“Certains jours, travaillant aux Mystères de messieurs, j'avais envie d'alléger la planète des neuf dixièmes de ses phallophores - qui, par leur insécurité permanente, leur incertitude d'être (Pour qui tu te prends ? phrase masculine par excellence), leur passion pour les armes, leur rivalité, leur goût du pouvoir, leurs bagarres et magouilles de toutes sortes, conduisent notre espèce droit à l'extinction, d'autres jours au contraire j'avais envie de les remercier à genoux car ils ont inventé la roue et le canoë, l'alphabet et l'appareil photo, élaboré les sciences composé les musiques écrit les livres peint les tableaux bâti les palais les églises les mosquées les ponts les barrages et les routes, travaillé sans compter, durement et modestement, déployant leur force, leur patience, leur énergie et leur savoir-faire dans les champs de mine usines ateliers bibliothèques universités et laboratoires du monde entier. Oh ! hommes merveilleux, anonymes et innombrables, souffrant et vous dévouant, jour après jour, siècle après siècle pour nous faire vivre un peu mieux, avec un peu plus de confort et de beauté et de sens... que je vous aime !”


“Sonnet VIIIJe vis, je meurs : je me brûle et me noie,J’ai chaud extrême en endurant froidure ;La vie m’est et trop molle et trop dure,J’ai grands ennuis entremêlés de joie.Tout en un coup je ris et je larmoie,Et en plaisir maint grief tourment j’endure,Mon bien s’en va, et à jamais il dure,Tout en un coup je sèche et je verdoie.Ainsi Amour inconstamment me mèneEt, quand je pense avoir plus de douleur,Sans y penser je me trouve hors de peine.Puis, quand je crois ma joie être certaine,Et être en haut de mon désiré heur,Il me remet en mon premier malheur.”


“Images juxtaposées des comportements virils à travers le monde : défilés militaires devant le Kremlin à Moscou, réunions de la Camorra à Naples, discours de réception à l'Académie française avec épées et uniformes verts, congrégation de motards en Californie, rites d'initiation des Indiens bororos du Brésil, proxénètes de Tel-Aviv, traders de Tokyo, supporters de foot de Manchester, sénateurs, francs-maçons, prisonniers - oh, les postures ! les attitudes ! les mécaniques ! oh, les mecs ! Aussi angoissés qu'arrogants, leur arrogance n'étant que l'envers de leur angoisse, car ils sont tellement plus mortels que nous ! Oh, l'attendrissant besoin de ces primates supérieurs sans utérus de se durcir et de se décorer, de parader et de pétarader pour se donner de l'allure, du poids et du sérieux !”


“On a inventé tant de choses, se dit-elle en composant lentement le numéro d'Aziz. Il ne devrait pas être possible de prendre un bout de carton plastifié, orné de lettres et de chiffres en bas-relief, de tapoter, sur des touches métalliques, un numéro de quinze chiffres rangé dans notre mémoire parmi des dizaines d'autres - des identifiants tous azimuts, téléphone, compte en banque, sécurité sociale, plaque d'immatriculation, codes postaux, codes bancaires, codes porte -, d'appuyer contre son oreille une sorte de berceuse noire en bakélite, et d'entendre, encodée puis décodée par deux mille kilomètres de fils de cuivre, la voix de la personne qu'on aime.”


“J'ai commencé ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. Dans le bureau de mon grand-père, il y en avait partout ; défense était de les faire épousseter sauf une fois l'an, avant la rentrée d'octobre. Je ne savais pas encore lire que, déjà, je les révérais, ces pierres levées : droites ou penchées, serrées comme des briques sur les rayons de la bibliothèque ou noblement espacées en allées de menhirs, je sentais que la prospérité de notre famille en dépendait...”